LE RECOUVREMENT DE JESUS AU TEMPLE
Jésus a douze ans, selon la coutume juive, c’est l’âge ou l’enfant passe de l’éducation maternelle à l’éducation paternelle. Il devient en quelque sorte un adulte, il peut se rendre à la synagogue et y lire la Thora. Comme tous les ans Marie et Joseph se rendent à Jérusalem en pèlerinage pour accomplir le Pâques. Mais si leur enfant leur est soumis en toutes choses, il donne à ce qu’il le fait un sens nouveau, tout est plénitude dans le Christ. Ce temple est le lieu ou le Père est adoré, c’est le sein des seins. Lui, le Verbe de lumière peut éclairer les docteurs en Israël sur toutes les écritures. Si Jésus est vraiment Dieu, il est aussi un jeune adolescent, la grâce assume la nature mais la respecte. Jésus a connu toutes les étapes de notre vie humaine, c’est pourquoi nous pouvons nous sanctifier à tous moments et tout âge. Jésus est un enfant mais il est la Sagesse incarnée. Il enseigne les docteurs en Israël selon le mode qui convient à son âge : en posant des questions. Les scribes et les pharisiens sont éblouis par leur pertinence, ils découvrent de nouveaux horizons, et ils sont heureux de le voir demeurer auprès d’eux. Jésus les éveille à l’intelligence des Ecritures et il leur en donne une pénétration toute nouvelle. Voici ce qu’est la théologie, c’est une science contemplative.
Mais voilà que Jésus n’a rien dit à ses parents. Comme ils redescendent à Nazareth en caravane, les hommes marchent devant, les femmes derrières au rythme plus lent du pas de leurs enfants. Ce n’est que le soir qu’ils se rendent compte mutuellement que Jésus n’était dans aucun des deux groupes. A partir de ce moment, l’angoisse étreint particulièrement Joseph. On peut dire qu’il vit sa passion. Pourquoi cet évènement ? Est-il coupable de négligence ? Jésus était un enfant si merveilleux, mais qu’est-il arrivé ?
Quand ses parents le retrouvent au Temple, Joseph ne peut parler et Marie sert de médiatrice : «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés. » Et il leur dit : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2 48-50).
Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il venait de leur dire. La foi n’implique pas de tout comprendre mais de tout garder dans son cœur. Et un jour, l’Esprit de vérité donnera à cette Parole son sens pleinier.
Jésus est en train d’instruire Marie que toute sa vie est enfouie dans la volonté du Père. Jésus est ce grain de blé enfoui dans la bonne terre. Jésus a remis toute sa volonté entre les mains du Père. Il y a en sa personne quelque chose de très impressionnant : il ne fait que ce que le Père veut, car il aime le Père plus que sa propre vie.
Si l’alpha et l’omega se tiennent, la première parole révélee de Jésus au Temple éclaire la dernière Parole de Jésus sur la Croix. L’angoisse de Joseph préfigure, l’angoise de l’humanité qui a perdu le sens de Dieu et que le Seigneur a porté dans ce cri : « Mon Dieu, Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Cet appel déchirant n’est pas celui d’un désepéré, mais celui du fils Bien Aimé qui nous montre le chemin, c’est pourquoi suit immédiatement : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ». Tout homme sait maintenant que, quelque soit sa situation, quelque soit l’angoisse du moment présent, quelque soient les persécutions qu’il connaitra, il trouvera toujours dans le Christ le chemin qui mène au Père. Jésus nous apprend à enfouir toute notre vie en celle du Père.
Des premiers martyrs chrétiens, jusqu’à ceux de nos jours (le Père Maximilien Kolbe, sœur Thérèse Bénédicte de la Croix dans les camps de concentration nazis, le pape Jean Paul II…), tous ont connu dans leur âme cette allégresse de donner leur vie avec le Chrit pour que le Père soit glorifié et que les hommes soient sauvés.